La myrtille : l’or bleu des Vosges
La mi-juillet marque le début de la saison des myrtilles sauvages sur les sommets vosgiens. Où les trouver, comment les cueillir, en quelle quantité ? On vous dit presque tout, avec les conseils d’un « pro ».
Le fruit dont on prend soin
Jean-Claude Fuhr, le patron de l’auberge du Langenberg, au pied du Ballon d’Alsace, a cueilli des myrtilles pendant des années. Dans le milieu des années 1990, il partait très tôt le matin et revenait quelques heures plus tard avec une bonne dizaine de kilos du petit fruit bleu. Il cueillait au peigne, un outil en bois équipé d’un petit manche et muni de dents en métal, permettant de ramasser toutes les myrtilles d’un plant, sans les écraser. « Mais attention, avertit l’ancien cueilleur, il faut respecter le plant, ne surtout pas l’arracher et ne pas abîmer les branches. » Et en laisser pour les suivants, car les petites baies bleu violacé ne mûrissent pas toutes en même temps : il convient donc de ne ramasser que les mûres. La saison dure longtemps, en général de la mi-juillet à septembre.
Une cueillette réglementée
Les plants de myrtilles, qui sont en fait de petits arbustes poussant au ras du sol, apprécient particulièrement les chaumes des Hautes-Vosges, de préférence à l’orée des forêts, entre 600 et 1 200 m d’altitude. « 2018 sera une belle année à myrtilles, pronostique déjà Jean-Claude Fuhr. La pollinisation s’est bien faite. Nous n’avons eu ni gel, ni grêle : c’est parfait pour le fruit. » Sans être réglementée de manière uniforme, les règles de cueillette des myrtilles varient d’une vallée à l’autre, d’une commune à l’autre. Certaines limitent la cueillette à 2 kg ou 5 kg par jour, d’autres interdisent le peigne et la vente… le mieux est donc de se renseigner auprès de la mairie de la commune et de toujours respecter la nature.
Tarte aux myrtilles mais pas que !
Une fois la cueillette terminée, commence le temps de la gourmandise. Jean-Claude Fuhr ébauche une liste : les tartes aux myrtilles bien sûr – il en propose tout l’été à ses clients du Langenberg –, les clafoutis, les panacottas, les confitures, les coulis, les sirops… il y en a pour tous les goûts. Ah oui, encore un petit point sur le vocabulaire : dans les Vosges, du côté lorrain, on dit « brimbelles », en Alsace « heidelbeer », dans la vallée de Masevaux « boléra », et en Haute-Saône « borues ».
Crédits photo : Maxppp